Catégorie : Samy

  • Sommes-nous capables d’observer sans jugement ?

    Sommes-nous capables d’observer sans jugement ?

    Dans toute situation où quelque chose ne se passe pas comme nous l’aurions souhaité, le mental a très vite fait d’évaluer, de comparer de jauger et de (nous) juger. Or, ce processus est un excellent générateur de stress, de frustration voire d’émotions qui nous dépassent.
    L’idéal serait alors d’être avec ce qui se passe et non avec ce que l’on aimerait qu’il se passe… mais comment faire?
     
    Tout chemin est semé d’embûches, nous avançons par essai/erreur et ne faisons pas toujours les bons choix. Il est essentiel de nous accorder ce droit à l’erreur.
    Imaginez un joueur d’échecs qui s’aperçoit qu’il n’a pas bougé la bonne pièce dans l’ouverture de la partie : il retient la leçon et sait qu’il devra faire autrement la fois suivante. En quoi sommes-nous dans une dynamique différente ?
    Lorsque nous construisons notre vie dans une dynamique d’apprentissage, nous avançons en observant ce qui se passe, comme le joueur d’échecs.
    Par contre, dans une dynamique de peur, nous avons du mal à regarder nos erreurs ; nous nous sentons coupables ou honteux, nous rentrons dans le déni ou l’orgueil ; vous aurez reconnu là quelques-uns des comportements « B.A.R.J »…
    Nous jugeons ce que nous sommes en train de vivre, avec des pensées et des débordements émotionnels inappropriés qui ne font que provoquer et amplifier le mal-être!
    Lorsque nous sommes au contraire dans une observation teintée d’humilité — « je ne suis pas parfait, j’apprends, je suis en apprentissage constant » —, nous sommes alors dans une posture qui favorise l’ouverture.
    Observer sans jugement offre une qualité de réceptivité à l’information qui est alors reçue sans distorsion ; c’est sans aucun doute la meilleure qualité d’attention.
    Quelle doit être notre intention lorsque nous observons ? Mettre le moins de résistance possible à ce qui est observé et reçu, car il n’y a ni bien ni mal à ce qui se passe ni à ce que nous éprouvons à l’intérieur de nous.
    Nous pouvons y rajouter la notion d’observer sans présupposer. Bien souvent, lorsque nous observons une situation, nous cherchons à comprendre les causes et imaginer la suite : « Si je lui demande des comptes il va paniquer », ou encore « C’est encore untel qui a oublié de faire le checking », etc.
    Dans le processus « V.O.I.R », cette analyse se fait dans le I de Investiguer. Lorsque nous sommes dans le O de Observer, nous sommes invités à porter notre attention sur nos pensées, à les laisser apparaître et disparaître sans nous y attarder.
    En respectant ces principes, nous nous plongeons dans une attitude totalement « préfrontale » : vivre l’expérience pleinement, avec une qualité d’attention maximale. Il n’y a plus de notion de bien ou de mal.
    Quand nous écoutons les autres, nous leur offrons un espace contenant qui accueille ce qui se passe et leur permet d’explorer ce qui advient, pour mieux traverser les difficultés et mieux comprendre ce qu’ils sont en train de vivre.
    Françoise Dolto ne disait-elle pas de son travail qu’il s’agissait de : « prêter son oreille aux autres pour qu’ils puissent s’entendre. »
    Car oui, l’écoute est une force très puissante pour le leader d’aujourd’hui, force qui lui permet de développer en lui un nouveau champ de possibilités et de compréhension.
    Voici ce que nous avions envie de résumer sur l’observation pure et dénuée de jugement.
     
    Mais vous, qu’en pensez-vous? Quelle serait d’après vous la meilleure façon d’aborder les situations inattendues et délicates qui se présentent à vous ?
     
    Samy Kallel et Olivier Masselot
    leadershipducoeur.com

  • Leadership du Cœur – Utopie ou Nécessité?

    Leadership du Cœur – Utopie ou Nécessité?

    Leadership du Cœur – Utopie ou Nécessité?

    Aujourd’hui, le terrain sur lequel évoluent nos leaders est mouvant et imprévisible. Terrorisme, guerre, migrants, fragilité et instabilité économique nous poussent à nous poser la question sur l’attitude à adopter : voulons-nous être dans une posture défensive (guerrière et victimisante) ou dans une posture créative , agile et bienveillante, celle que nous appelons le leadership du cœur ?
    Si la première attitude pouvait sembler un gage nécessaire de survie, en quoi la seconde pourrait-elle dans les faits devenir nécessité?

    L’entreprise d’aujourd’hui évolue dans un monde très concurrentiel et imprévisible qui pourrait la pousser à se replier et à renforcer les contrôles et la sécurité; revenir à un mode managérial basé sur la hiérarchie et la discipline militaire. Or, tout leader lucide se rend compte que cette solution ne fonctionne plus de nos jours — le terrain est trop complexe…
    Il y a trop d’éléments interdépendants qui nous empêchent d’avoir une vision globale; avec les réseaux sociaux et les moyens de communication, tout est interconnecté et les réactions sont immédiates. Nous ne maîtrisons plus ce qui se passe, nous le découvrons au fur et à mesure, d’autant plus que les paramètres des situations sont bien souvent ambigus.
    Face à cette réalité, nous n’avons qu’une solution : être agile tout en suivant un cap.
    Soumis à ces accélérations, nous n’avons que le choix de nous adapter, ce qui implique de nous mettre constamment dans une dynamique de remise en question, d’accès à de mobilisation de moyens et d’apprentissage pour mieux faire face. Tout comme les réseaux sociaux, l’entreprise doit pouvoir être un terreau fertilisant de création de liens.
    Confronté à cette dynamique de l’inconnu sur le terrain, nous devons savoir improviser, nous adapter, ou pour synthétiser : être capables d’être à l’aise dans l’imprévisible.
    Pour cela, nous avons besoin de ressources et d’information; une information rapide et immédiate (du fait de la mouvance du terrain) qui reflète parfaitement la réalité, sans distorsion.
    Dans un système managérial basé sur le contrôle, nous sommes face à un paradoxe : la peur génère de la contraction, et cette contraction limite et déforme l’information. Le voile défensif que suscite le contrôle ne laisse passer que l’information que l’on veut bien nous donner – mais le leader agile a besoin de toute l’information.
    Il en est de même pour les ressources. Face à ces situations qui surgissent, le leader a besoin de mobiliser l’ensemble des compétences de chacun des membres de son équipe, ce qui sous-entend un engagement que seul le sentiment d’appartenir à une structure et d’y être reconnu peut naturellement générer.

    Beaucoup d’entreprises mettent en place des programmes de bienveillance dans leur organisation; le dernier exemple nous vient du Directeur de la Transformation Hyper France Carrefour, Sébastien Mélenchon, qui nous dit que s’il est important dans la stratégie de satisfaire le client, il est tout aussi important qu’il y ait une symétrie d’attention qui prenne en compte le collaborateur.
    Par exemple, après s’être intéressé au ‘parcours client’ (son bien-être lorsqu’il vient faire ses courses), son secteur vient de mettre en place un programme ‘parcours collaborateur’ (son bien-être lorsqu’il vient travailler) et de lancer un programme ambitieux sur plusieurs années pour faire rentrer la posture du leader agile et bienveillant dans la culture d’entreprise.
    Pourquoi agile et bienveillant? Parce que ce sont les seules conditions qui vont permettre au collaborateur d’être à l’aise avec l’inconnu et ne pas être déstabilisé par la peur du changement. Il pourra ainsi mieux participer à la dynamique de l’entreprise, partager l’information, poser des initiatives et être au service du client, avec tout son enthousiasme.
    Face à tout cela, le leader moderne n’a plus le choix : adopter une posture d’ouverture innovante et incorporer une dynamique de cœur. Pour l’y aider, l’associé idéal est sans aucun doute le cortex préfrontal. Comme le dit Olivier Houdé, (Directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’entant à la Sorbonne) : « La pédagogie du cortex préfrontal est une pédagogie pour la vie. Il ne suffit pas de connaître les règles, il faut en permanence inhiber nos automatismes.
    Le Préfrontal est la partie de notre cerveau qui permet l’adaptabilité, la créativité et la gestion de l’inconnu. Il nous permet d’obtenir une vision globale des situations qui va au-delà de tout le savoir que nous avons pu accumuler.
    En considérant que le collaborateur a des ressources et de l’information utiles à la bonne marche de l’entreprise, le leader adopte alors la posture du ‘non-sachant’ et pose de vraies questions. Il écoute avec attention et sans juger et restaure ainsi la confiance avec son collaborateur tout en bénéficiant d’une véritable mise en commun des connaissances.
    Ce n’est plus le leader qui dirige son équipe, c’est le leader et son équipe qui co-construisent la dynamique de l’équipe.
    L’ambiance de travail sereine et constructive qui en résulte diminue l’absentéisme et favorise l’initiative, l’autonomie et la responsabilisation. D’ailleurs, l’impact d’une telle dynamique dépasse le cadre du travail pour devenir sociétal, puisque nous pouvons imaginer qu’un collaborateur heureux rentre chez lui de meilleure humeur et que le rapport à ses enfants et son conjoint n’en est que plus épanouissant.

    Vu ainsi, le choix du management n’est plus un problème, mais un enjeu lié à une ambition forte !
    Travail collectif, intelligence collective, circulation des informations et décisions adaptées — et dans le bon timing — ne sont possibles que lorsque la notion de lien devient une priorité.
    Certes, il y a des leaders bienveillants depuis des années, tout comme d’autres restent réfractaires à tout changement, et pourtant… les nouveaux collaborateurs n’ont plus les mêmes valeurs et le processus vers la bienveillance devient inévitable.
    En fait, il s’agit pour le dirigeant de donner l’autorisation à plus de liberté et de lucidité sur le terrain, et le meilleur moyen pour convaincre les plus rétifs est de montrer l’exemple au plus haut niveau.
    Le changement viral de toute culture d’entreprise couve un certain temps sans produire d’effet, mais l’exemplarité des personnes les plus charismatiques et la modélisation qu’elle induit produisent alors une croissance exponentielle des effets bénéfiques de la nouvelle culture.

    Donc, pour conclure, le leadership du cœur n’est pas une utopie. C’est une nécessité qui doit être prise en compte dès à présent pour permettre aux organisations qui l’adopteront de générer une dynamique collaborative qui favorise la créativité et la flexibilité en mobilisant ce que chacun a de meilleur.

    Alors, quelles sont les phases auxquelles nous devons être attentifs en nous engageant vers ce nouveau leadership?
    C’est ce que nous aurons le plaisir de vous dévoiler dans notre prochain livre qui sortira en Mars 2018.

    Bien à vous
    Samy Kallel et Olivier Masselot

    http://www.academie-neurosensorialite.com

  • Avons-nous le courage de faire face?

    Avons-nous le courage de faire face?

     Avons-nous le courage de faire face?

    Dans une vie, nous avons besoin de courage pour avancer vers notre but, affronter les éléments extérieurs, assumer les responsabilités ou tout simplement prendre une décision. Mais il y a aussi un courage sans doute beaucoup plus discret, mais tout aussi nécessaire, bien que souvent difficile à attraper; un courage pourtant indispensable dès lors que nous voulons avancer vers le mieux-être et le mieux-vivre : le courage d’aller à notre propre rencontre.

     

    À cœur vaillant rien d’impossible (devise de jacques Cœur)

     

    Aller vers soi est un « chemin d’individuation », au sens de Carl Gustav Jung. C’est faire face avec courage à ce qui se passe à l’intérieur de nous.

    Nous avons volontairement employé le mot courage : il en faut en effet pour écouter ce qui est difficile à entendre, reconnaître son ombre, ses faiblesses, sa vulnérabilité et faire face à des vécus inconfortables.

    Ce mouvement vers soi est d’autant plus ardu lorsque nous sommes face à des émotions désagréables. Que ce soit la colère, l’inquiétude, le doute, la peur, la tristesse ou la honte, tous les débordements émotionnels qui émergent d’une situation déclenchent automatiquement un mouvement de repli et de défense.

    En fait, toute décision, de la plus petite à la plus grande, se prend avec ce que nous avons appris, nos compétences, nos conditionnements, notre histoire… C’est la première étape à comprendre.

    La seconde étape, c’est comprendre qu’il n’y a pas de fatalité à notre vécu et que tout peut changer, mais pour cela, nous devons là aussi examiner nos compétences, nos conditionnements et notre histoire…

    Dans toute situation, nous oublions que nous sommes simplement face à notre propre interprétation de l’évènement (étape 1).

    Une fois que nous en sommes conscients, nous pouvons changer cette interprétation et chercher une autre traduction dans le champ des possibles (étape 2).

    Nous rendre compte de ce possible nous place alors dans la posture de celui qui peut choisir. En faisant ce choix, nous passons d’un rôle passif à celui d’acteur lucide et d’auteur / créateur de sa vie.

    C’est sans doute pour cela que les alchimistes parlaient de ce chemin comme du VITRIOL. C’est un mot qui peut faire peur, mais qui nous apprend aussi que c’est au plus profond de nous que se trouve la pierre cachée.

    Prenons un exemple dans notre réalité :

    Regardons ce que nous vivons aujourd’hui dans notre quotidien. Pouvons-nous revenir à notre vécu ? Sommes-nous capables de nous regarder en train de vivre ce que nous vivons ?

    Est-ce facile ?

    Pour nous aider, nous pouvons nous dire « J’ai décidé de vivre cela ». Est-ce plus facile ?

    Si c’est trop dur, nous pouvons y rajouter nos pensées, nos émotions : « J’ai décidé de vivre cela en ayant peur, en étant en colère, en pensant qu’il n’y pas de sens à ma vie, que je ne peux pas m’entendre avec mon collaborateur… », ou toute autre problématique de notre quotidien.

    Nous pouvons aussi dire : « j’ai appris à vivre les évènements de cette manière – en étant en colère quand je suis face à mon conjoint, en étant bougon quand je vais au travail, en ne me remettant pas en cause, en cachant mes émotions… »

    Observons quelques secondes l’effet que produisent ces nouvelles propositions ; qu’est-ce qui a changé ?

    Et comment pourrions-nous aller plus loin ?

    Nous ne sommes plus le doigt accusateur pointé vers l’extérieur, nous l’avons ramené vers nous pour courageusement faire face à nos propres interprétations. L’étape suivante sera de changer ces interprétations en y incorporant une dynamique toute particulière : la dynamique du cœur.

     

    Voici ce que nous avions envie de résumer sur le courage de faire face.

    Mais vous, qu’en pensez-vous?

     

    Qu’est qui à l’intérieur de vous peut rendre difficile le fait de faire face à ce qui se passe à l’intérieur de nous?

    Merci de nous l’écrire dans les commentaires ci-dessous, nous nous ferons un plaisir de vous répondre !

     

    Au grand plaisir de la suite !

    Samy Kallel et Olivier Masselot

  • Interview de Samy Kallel  « Le leadership du coeur pour plus de  lucidité » Exemplaire

    Interview de Samy Kallel « Le leadership du coeur pour plus de lucidité » Exemplaire

    Samy Kallel part du constat que dans notre monde instable, soumis au court terme et aux effets d’annonce, les dirigeants qu’il accompagne éprouvent de plus en plus de difficultés à s’orienter, garder leur ligne stratégique et le sens qu’ils lui donnent. Les neurosciences confirment cette tendance puisqu’elles analysent que les individus sont bien plus souvent dans des stratégies de survie dictées par la peur que dans une dynamique de création !
    (suite…)

  • Interview de Samy Kallel  « Le leadership du coeur pour plus de  lucidité »

    Interview de Samy Kallel « Le leadership du coeur pour plus de lucidité »

    Samy Kallel part du constat que dans notre monde instable, soumis au court terme et aux effets d’annonce, les dirigeants qu’il accompagne éprouvent de plus en plus de difficultés à s’orienter, garder leur ligne stratégique et le sens qu’ils lui donnent. Les neurosciences confirment cette tendance puisqu’elles analysent que les individus sont bien plus souvent dans des stratégies de survie dictées par la peur que dans une dynamique de création !
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