Dans toute situation où quelque chose ne se passe pas comme nous l’aurions souhaité, le mental a très vite fait d’évaluer, de comparer de jauger et de (nous) juger. Or, ce processus est un excellent générateur de stress, de frustration voire d’émotions qui nous dépassent.
L’idéal serait alors d’être avec ce qui se passe et non avec ce que l’on aimerait qu’il se passe… mais comment faire?
Tout chemin est semé d’embûches, nous avançons par essai/erreur et ne faisons pas toujours les bons choix. Il est essentiel de nous accorder ce droit à l’erreur.
Imaginez un joueur d’échecs qui s’aperçoit qu’il n’a pas bougé la bonne pièce dans l’ouverture de la partie : il retient la leçon et sait qu’il devra faire autrement la fois suivante. En quoi sommes-nous dans une dynamique différente ?
Lorsque nous construisons notre vie dans une dynamique d’apprentissage, nous avançons en observant ce qui se passe, comme le joueur d’échecs.
Par contre, dans une dynamique de peur, nous avons du mal à regarder nos erreurs ; nous nous sentons coupables ou honteux, nous rentrons dans le déni ou l’orgueil ; vous aurez reconnu là quelques-uns des comportements « B.A.R.J »…
Nous jugeons ce que nous sommes en train de vivre, avec des pensées et des débordements émotionnels inappropriés qui ne font que provoquer et amplifier le mal-être!
Lorsque nous sommes au contraire dans une observation teintée d’humilité — « je ne suis pas parfait, j’apprends, je suis en apprentissage constant » —, nous sommes alors dans une posture qui favorise l’ouverture.
Observer sans jugement offre une qualité de réceptivité à l’information qui est alors reçue sans distorsion ; c’est sans aucun doute la meilleure qualité d’attention.
Quelle doit être notre intention lorsque nous observons ? Mettre le moins de résistance possible à ce qui est observé et reçu, car il n’y a ni bien ni mal à ce qui se passe ni à ce que nous éprouvons à l’intérieur de nous.
Nous pouvons y rajouter la notion d’observer sans présupposer. Bien souvent, lorsque nous observons une situation, nous cherchons à comprendre les causes et imaginer la suite : « Si je lui demande des comptes il va paniquer », ou encore « C’est encore untel qui a oublié de faire le checking », etc.
Dans le processus « V.O.I.R », cette analyse se fait dans le I de Investiguer. Lorsque nous sommes dans le O de Observer, nous sommes invités à porter notre attention sur nos pensées, à les laisser apparaître et disparaître sans nous y attarder.
En respectant ces principes, nous nous plongeons dans une attitude totalement « préfrontale » : vivre l’expérience pleinement, avec une qualité d’attention maximale. Il n’y a plus de notion de bien ou de mal.
Quand nous écoutons les autres, nous leur offrons un espace contenant qui accueille ce qui se passe et leur permet d’explorer ce qui advient, pour mieux traverser les difficultés et mieux comprendre ce qu’ils sont en train de vivre.
Françoise Dolto ne disait-elle pas de son travail qu’il s’agissait de : « prêter son oreille aux autres pour qu’ils puissent s’entendre. »
Car oui, l’écoute est une force très puissante pour le leader d’aujourd’hui, force qui lui permet de développer en lui un nouveau champ de possibilités et de compréhension.
Voici ce que nous avions envie de résumer sur l’observation pure et dénuée de jugement.
Mais vous, qu’en pensez-vous? Quelle serait d’après vous la meilleure façon d’aborder les situations inattendues et délicates qui se présentent à vous ?
Samy Kallel et Olivier Masselot
leadershipducoeur.com
Dans une vie, nous avons besoin de courage pour avancer vers notre but, affronter les éléments extérieurs, assumer les responsabilités ou tout simplement prendre une décision. Mais il y a aussi un courage sans doute beaucoup plus discret, mais tout aussi nécessaire, bien que souvent difficile à attraper; un courage pourtant indispensable dès lors que nous voulons avancer vers le mieux-être et le mieux-vivre : le courage d’aller à notre propre rencontre.
À cœur vaillant rien d’impossible (devise de jacques Cœur)
Aller vers soi est un « chemin d’individuation », au sens de Carl Gustav Jung. C’est faire face avec courage à ce qui se passe à l’intérieur de nous.
Nous avons volontairement employé le mot courage : il en faut en effet pour écouter ce qui est difficile à entendre, reconnaître son ombre, ses faiblesses, sa vulnérabilité et faire face à des vécus inconfortables.
Ce mouvement vers soi est d’autant plus ardu lorsque nous sommes face à des émotions désagréables. Que ce soit la colère, l’inquiétude, le doute, la peur, la tristesse ou la honte, tous les débordements émotionnels qui émergent d’une situation déclenchent automatiquement un mouvement de repli et de défense.
En fait, toute décision, de la plus petite à la plus grande, se prend avec ce que nous avons appris, nos compétences, nos conditionnements, notre histoire… C’est la première étape à comprendre.
La seconde étape, c’est comprendre qu’il n’y a pas de fatalité à notre vécu et que tout peut changer, mais pour cela, nous devons là aussi examiner nos compétences, nos conditionnements et notre histoire…
Dans toute situation, nous oublions que nous sommes simplement face à notre propre interprétation de l’évènement (étape 1).
Une fois que nous en sommes conscients, nous pouvons changer cette interprétation et chercher une autre traduction dans le champ des possibles (étape 2).
Nous rendre compte de ce possible nous place alors dans la posture de celui qui peut choisir. En faisant ce choix, nous passons d’un rôle passif à celui d’acteur lucide et d’auteur / créateur de sa vie.
C’est sans doute pour cela que les alchimistes parlaient de ce chemin comme du VITRIOL. C’est un mot qui peut faire peur, mais qui nous apprend aussi que c’est au plus profond de nous que se trouve la pierre cachée.
Prenons un exemple dans notre réalité :
Regardons ce que nous vivons aujourd’hui dans notre quotidien. Pouvons-nous revenir à notre vécu ? Sommes-nous capables de nous regarder en train de vivre ce que nous vivons ?
Est-ce facile ?
Pour nous aider, nous pouvons nous dire « J’ai décidé de vivre cela ». Est-ce plus facile ?
Si c’est trop dur, nous pouvons y rajouter nos pensées, nos émotions : « J’ai décidé de vivre cela en ayant peur, en étant en colère, en pensant qu’il n’y pas de sens à ma vie, que je ne peux pas m’entendre avec mon collaborateur… », ou toute autre problématique de notre quotidien.
Nous pouvons aussi dire : « j’ai appris à vivre les évènements de cette manière – en étant en colère quand je suis face à mon conjoint, en étant bougon quand je vais au travail, en ne me remettant pas en cause, en cachant mes émotions… »
Observons quelques secondes l’effet que produisent ces nouvelles propositions ; qu’est-ce qui a changé ?
Et comment pourrions-nous aller plus loin ?
Nous ne sommes plus le doigt accusateur pointé vers l’extérieur, nous l’avons ramené vers nous pour courageusement faire face à nos propres interprétations. L’étape suivante sera de changer ces interprétations en y incorporant une dynamique toute particulière : la dynamique du cœur.
Voici ce que nous avions envie de résumer sur le courage de faire face.
Mais vous, qu’en pensez-vous?
Qu’est qui à l’intérieur de vous peut rendre difficile le fait de faire face à ce qui se passe à l’intérieur de nous?
Merci de nous l’écrire dans les commentaires ci-dessous, nous nous ferons un plaisir de vous répondre !
Au grand plaisir de la suite !
Samy Kallel et Olivier Masselot